Cette race est l’aboutissement de plusieurs siècles d’une rude sélection à partir de la population de chevaux élevés à l’état libre dans les marais de l’ouest atlantique.
Ils descendent du Frison lourd (aujourd'hui disparu;1200kg pour 1m70 tout de même,ça devait être une bête splendide),du Mecklembourg,du trait Flamand croisés avec la race locale,le trait Vendéen(disparu aussi).
Ce croisement a eu lieu sous le règne d'Henri IV par des ingénieurs hollandais dont Hunfoy Bradley,mandatés pour assécher les marais.Ils en ont asséchés environ 3000 hectares.Puis la race a périclité lors de la mécanisation.
Comme on avait besoin de mules fortes,au début du XVIIIème siècle et que l'âne de race Baudet du Poitou,le plus grand de son espèce,ne se trouvait pas loin du berceau de la race des traits poitevins,c'est tout naturellement que l'on a croisé les deux ensemble.
Les mules poitevines deviennent alors réputées car elles allient grande taille et puissance,ce qui contribue,sur le plan de la génétique à la sauvegarde et à la relance de l'élevage de trait poitevin devenu mulassier.
Là,sur la photo,c'est Baloo,le petit mulet,sous l'encolure de Sultan.
Le poitevin change alors de sol et de climat ce qui l'allège et l'affine.
Mais victime de son succès les éleveurs de l'époque ne font plus reproduire les juments qu'avec des ânes,l'élevage du cheval devenant accessoire.C'est ce que l'on appelle "tuer la poule aux oeufs d'or".
A la fin du XIXème siècle,50 000 jument étaient rescensées et 38 000 mises aux Baudet.
La première guerre mondiale a fini de décimer le reste et c'est comme cela qu'en 1950,le relevé des inscriptions Stud Book ne comptait plus que 50 étalons et 600 juments produisant 300 mules.Le déclin continue.
Le cheval de trait poitevin, le plus doux des chevaux, est menacé de disparition... A l'heure actuelle et suite à une étude genetique de 1994 , qui a revelé que la totalité de la population avait pour ancêtre commun (père , grand-père, arrière-grand-père) un étalon nommé Quebec né en 1960 d'où d'importants risques de consanguinité.
Depuis un plan de sauvegarde a été mis en en place, géré par l'UPRA qui fait un excellent travail.
Afin de retrouver une variabilité génétique,ce plan est suivi par 70 % des éleveurs. Ce n'est donc qu'une fois la divergence génétique rétablie qu'une sélection plus drastique pourra se faire.
En 1998,un programme d'accouplement a été mis en place pour limiter la consanguinité.Les étalons et les juments sont tous répartis en 7 familles.Ce plan est conçu de telle manière que les animaux d'une même famille ne se croiseront qu'au bout de 21 ans.Les mâles sont affectés à la famille de leur père et les femelles à celle de leur mère.
Sultan est de la famille RESEDA par son père Muscadet du Moulin.
Il n'y a eu que 86 naissances en 2006 dont Sultan.
En 2000,seuls 260 chevaux étaient inscrits au stud-book du mulassier crée en 1884 et siègeant à Niort.
Sultan n'est qu'à 1,1% de consanguinité avec deux ancêtres en commun:Gaspard et Gitan(arrière-arrière-arrière grand père,début 1970)
Depuis peu la courbe des naissances s'est inversée , mais le Poitevin n'est pas encore tiré d affaire surtout que l'hiver dernier ayant été rude,les juments ont trop tardé à pouliner et beaucoup de morts,chez les poulains comme chez les juments ont été à déplorer.
Sa robe : toutes les couleurs sont admises. Une particularité : la robe isabelle et souris qu’il est le seul à posséder dans les chevaux de trait.La variété des couleurs de robe fait partie de sa richesse et de son originalité.
Ce sont des chevaux extrémement doux et proche de l'homme,de vrais pots de colle.On a sélectionné les juments pour ce caractère de manière à ce que les mules puissantes ne soient pas dangereuses.
Son allure de prédilection est le pas,c'est vrai.L'effort soutenu n'est pas son truc.
Mais il peut faire preuve de vivacité quand même: