Ce matin, mon fils, son cousin et leur mammy se sont mis en route pour le parc Paradisio. Je me dis zut, j'irai bien y passer quelques heures aussi, il fait bon! Je soudoie mon nomme, qui accepte finalement de m'y conduire, mais surtout de me pousser, ben oui, je suis en chaise (les béquilles sur une distance aussi grande, impossible
).
Sur le parking, en voyant la foule à l'entrée, petite bouffée de panique, je suis tellement basse par-rapport aux gens!!!
-"Tu rigoles, tu m'as tanné pour qu'on vienne, ben on y va!!!" me répond mon pousseur devant mon hésitation grandissante.
Au niveau de l'entrée, premier contact avec le je-m'en-foutisme-des-gens, qui bourrent dans la chaise, bousculent les repose-pieds, si j'avais pu mettre ma jambe sous la chaise pour protéger ma cheville, ben je l'aurai fait!!!
-"On va rire" lâche mon pousseur, un chouïa irrité (à qui le dis-tu, je me décompose au fil des minutes...)
On rejoint la p'tite famille dans le parc, on se balade, les gens me dévisagent à la dérobée, certains me montrent carrément du doigt, d'autres détournent les yeux comme si j'étais un truc dégoûtant à regarder, ou pire, comme s'ils avaient honte pour moi...
Je vous passe l'épisode du passage pour chaises, dont la pente est tellement abrupte, et les rigoles tellement profondes que j'ai du béquiller tout un morceau du chemin. Les poussettes, ça passe, mais pas les voiturettes..
Mais bon, il y a ce jeune ado qui a retenu une porte battante qu'un vieux con m'envoyait dans la tronche, et le sourire de cette autre jeune femme en chaise
Je suis effarée de ces quelques heures passées dans ce parc, effarée de l'attitude des gens, effarée d'être effarée finalement.
Quand j'aurai retrouvé ma station verticale autonome, je tacherai de me rappeler de cette foutue chaise, et d'être un gens un peu moins indifférent.